Les objectifs du projet

JNP Murcia, plaza Romea (muralla, antemuralla y foso abovedado)

Cette proposition de Chaire est née de deux constats, le peu de considération de “l’Europe des villes”, alors que 2 européens sur 3 vivent en ville, par rapport à d’autres politiques européennes, comme la PAC ou l’Europe des régions, et le manque d’enseignements et de liens faits entre les études européennes et les études historiques. Cette Chaire se veut donc innovante en abordant les études européennes par un prisme historique et archéologique, et en faisant le lien entre l’archéologie et d’autres matières plus « classiques » dans l’étude de la ville, plutôt axée sur le « projet », telles que l’urbanisme, la sociologie ou la géographie. L’’étude de la ville et de son histoire permet de comprendre le fonctionnement et les limites de l’Europe actuelle, ainsi que d’envisager comment assurer son futur, en reconnaissant « la structure polycentrique de l’Europe et la diversité sociale, économique, territoriale, culturelle et historique des zones urbaines à travers l’Europe […] et le renouvèlement urbain en prenant en compte les aspects […] culturels » d’après l’Agenda urbain pour l’UE ou « Pacte d’Amsterdam » de 2016, et la recommandation de « to start working on new themes such as the security of public spaces and cultural heritage » du 3eCITIES forum organisé par la Commission Européenne à Rotterdam en 2017.

En outre, depuis les années 70, les études sur la ville moderne et la ville historique ont divergé de sorte qu’il y a peu d’interaction entre les disciplines traditionnelles qui s’occupent de la ville : archéologie, histoire, géographie, urbanisme, aménagement, architecture… Au sein de l’UPN, plusieurs chercheurs sont amenés à travailler sur « la ville », sans qu’une réelle coordination existe. Pourtant, il existe une réelle demande de formation dans le domaine. Aujourd’hui, les étudiants qui veulent intégrer le patrimoine culturel dans la démarche de l’aménagement et de l’urbanisme sont obligés de suivre deux formations successivement, ou intégrer des modules de formation continue à distance à leur formation universitaire. Développer les synergies entre matières et entre enseignants permettra de répondre à cette demande, tout en intégrant une dimension européenne dans le cursus de formation des étudiants de l’UPN suivant cette voie.  

Nous proposons donc plusieurs actions-recherche d’excellence avec pour objectifs :

  • O.1 Répertorier les traits de l’identité urbaine européenne : identification des traits identitaires de l’urbanisme européen, la genèse et la fabrique urbaines, l’analyse des traits caractéristiques, l’analyse des dynamiques urbaines. Ces traits feront partie du texte d’appel au colloque final de restitution (T3.5).
  • O.2 Identifier et intégrer les résiliences du passé de la ville aux disciplines de « projet ». Face aux crises, comment la ville s’est-elle adaptée aux changements et transformations sociales ? Comment en tenir compte dans l’aménagement actuel ? Ces objectifs seront intégrés comme thématiques du colloque sur les pratiques comparées de préservation du patrimoine urbain (T3.4) et incorporées au colloque de restitution final (T3.5).
  • O.3 Identifier et incorporer les bonnes pratiques de la protection scientifique et normative du patrimoine culturel au niveau européen. Ces objectifs seront intégrés comme thématiques du colloque sur les pratiques comparées de préservation du patrimoine urbain (T3.4) et incorporées au colloque de restitution final (T3.5).
  • O.4 Proposer une formation d’excellence qui intègre la recherche historique des villes européennes et les perspectives de l’aménagement urbain. Le résultat de cette action de réflexion et d’enseignement par le biais des cours et de séminaires fera l’objet du manuel sur la ville européenne (D1.2).
  • O.5 Constituer un réseau de recherche qui aura comme but de déposer un projet de recherche d’envergure. Les participants au colloque final de restitution formeront la première ébauche de ce réseau.
  • O.6 Diffuser la culture scientifique au grand public : aux citoyens, et à un public de non spécialistes mais composé d’acteurs principaux de la relation entre société, patrimoine et science, à travers les médias. Le nombre d’auditeurs et téléchargements des podcasts de chaque programme Carbone 14 de France Culture permettront de connaître la diffusion des thématiques de la Chaire auprès du grand public.

Ces objectifs, inhérent aux activités de la Chaire, ont également le double avantage de répondre aux objectifs spécifiques Erasmus+ liés aux chaires Jean Monnet. On peut notamment citer la création de liens entre universitaires, chercheurs et responsables politiques, la sensibilisation aux enjeux européens d’étudiants issus de filières où ils sont généralement peu développés, ou encore le fait de s’adresser à un public large, allant au-delà du milieu universitaire.